• Monter à près de 4000 m d'altitude sera une véritable épreuve pour Tony Moggio
    Monter à près de 4000 m d’altitude sera une véritable épreuve pour Tony Moggio DR
 
Tony Moggio, ancien rugbyman devenu tétraplégique, va descendre à skis la célèbre Vallée blanche, le 8 mars prochain. Un défi auquel il se prépare depuis plusieurs mois.

Après la traversée à la nage du golfe de Saint-Tropez en 2019, Tony Moggio, rugbyman devenu tétraplégique en 2010 lors d’un accident de mêlée, s’est lancé un nouveau défi : descendre la Vallée blanche à skis.

Comment vous sentez-vous à deux semaines de votre départ pour Chamonix ?

C’est un nouveau défi qui m’attend, j’essaie de rester calme mais l’excitation est bien présente. Nous partons le 6 mars, et la descente est prévue le 8. Si la météo n’est pas clémente, nous nous laissons jusqu’au 11 pour effectuer la descente. Nous tiendrons tout le monde informé grâce aux réseaux sociaux, Facebook et Instagram.

En quoi va consister exactement ce nouveau défi ?

Nous montons à près de 4 000 m jusqu’à l’Aiguille du Midi en téléphérique, et ensuite il y a 24 km et 6 heures de descente à skis, en tandem avec Raphaël, un moniteur de l’Ecole du ski français. Il y aura trois moniteurs, mais aussi trois guides de haute montagne. Des personnes de mon équipe seront là aussi.

En quoi ce défi est vraiment spécifique et différent de l’exploit du golfe de Saint-Tropez ?

Certains ont écrit sur les réseaux qu’ils ne comprenaient pas le défi sportif que cela représentait. Que là, je serai assis… Je tiens à préciser donc que le simple fait de monter à 3 840 m représente un défi. J’ai perdu la moitié de ma capacité pulmonaire lors de mon accident. C’est comme si je montais avec un seul poumon. Là-haut, l’oxygène se raréfie. Et même si je serai en position semi-assise, je devrai déployer énormément d’énergie pour réagir aux mouvements du tandem et aux mouvements du terrain. C’est du hors-piste glaciaire, avec beaucoup de bosses et potentiellement des crevasses…

Comment vous êtes-vous préparé à cet exploit ?

Cela fait plus de 6 mois que je travaille énormément en piscine, en musculation. Je mets mon cœur à rude épreuve, pour qu’il puisse supporter l’altitude et les efforts très importants que je devrai déployer pendant la descente. J’ai perdu 8,2 kg, ce qui est vraiment bien pour un tétraplégique.
Je veux encore le dire : cet exploit n’est possible que grâce à la coopération, et à la confiance que j’accorde aux moniteurs de l’ESF, et à celle qu’ils me font. Je remercie aussi tous mes partenaires et les médias, sans qui tout cela ne serait pas possible.