Tony Moggio, ex-rugbyman toulousain : « Je suis prêt à en découdre avec le golfe de Saint-Tropez »
Le grand jour approche à toute vitesse pour Tony Moggio, ancien rugbyman amateur accidenté qui va traverser le golfe de Saint-Tropez, soit 4 kilomètres, à la nage. C’est ce vendredi 14 juin que ce sportif tétraplégique va relever le défi auquel il s’est préparé toute l’année. Rencontre.
Dans quel état d’esprit êtes-vous à quelques jours seulement de la traversée ?
L’entraînement a dû être vraiment très bon puisque pour l’instant je n’ai pas de phénomène de stress. Un peu de crainte au sujet du temps, puisque nous sommes malheureusement dépendants de la météo, mais normalement il devrait faire beau. En dehors de ça je me sens en pleine forme et prêt a en découdre avec le golfe. À aucun moment je n’ai pensé à reculer, ce n’est pas dans mon tempérament et je me suis entraîné dur toute l’année pour ça. Ça va être beaucoup de plaisir, du partage et de la puissance pour faire avancer mon sofao (fauteuil de baignade et d’accès à l’eau ndlr.). Je suis dans une bonne optique !
Vous êtes dans les derniers préparatifs en ce moment ?
J’ai beaucoup délégué, quand on est organisateur et acteur du défi c’est un peu compliqué. J’essaye de me soulager l’esprit à faire autre chose, comme des séances de kiné par exemple, de massage ou de coaching mental. Je suis de près le déroulé du défi, notamment par rapport au temps mais je suis énormément épaulé pour me concentrer vraiment sur mon entraînement post-traversée.
Vous vous entraînez encore ?
J’ai arrêté l’entraînement en piscine dimanche pour avoir toute la semaine de pause. J’ai fait un peu de renforcement musculaire jusqu’à lundi par contre. Aujourd’hui, mardi, je conduis jusqu’à Saint-Tropez donc pas d’entraînement. L’idée est, maintenant, d’éviter la blessure et de régénérer le muscle.
Quel est le programme du défi ?
Le défi va commencer jeudi, j’ai des séances de kiné et de massage prévues, mais aussi un coaching mental à distance pour me remémorer tout ce que j’ai travaillé jusqu’ici et me souvenir de la manière dont je dois appréhender la traversée. Pour vendredi, le jour J, le réveil va sonner assez tôt pour un petit-déjeuner protéiné et d’autres séances de préparation physique par le massage. Et puis, une fois sur place il va y avoir la préparation, c’est-à-dire la tenue de plongée et l’installation sur le sofao, le flotteur qui va supporter mon corps pendant que je nage sur le dos en papillon, à l’aide de mes bras. Le départ se fera à 09 h 30-10 h 00, de la plage du Casino de Sainte-Maxime (Provence-Alpes-Côte d’Azur, ndlr.). Depuis la première fois où j’ai tenté la distance j’ai gagné une heure et demie de temps, mais le paramètre météo est aussi à prendre en compte. Je devrais arriver quatre heures après le départ, mais d’autres facteurs sont à prendre en compte. J’ai eu écho que c’était plus simple en mer par des professionnels mais s’il y a du vent je mettrais sûrement plus de temps que prévu. Après, c’est vrai que j’aimerais essayer de marquer les esprits avec une traversée plus rapide que prévu.
Comment est-ce que vous voyez l’après-traversée ?
Bizarrement beaucoup de personnes autour de moi s’inquiètent de l’après, mais je ne suis pas d’un tempérament à me miner une fois que les choses sont terminées. J’ai d’autres projets, notamment la sortie de mon nouveau livre. Je vais m’accorder un ou deux mois de repos complet, mais je ne serais pas tranquille pour autant. Je vais me consacrer à la promotion de mon bouquin et bien entendu à d’autres défis, je n’ai pas prévu de m’arrêter là.
D’autres défis ?
Oui, et celui que je vais faire passer avant tout le reste c’est de devenir papa. J’ai déjà mon prochain projet et je pense que celui-ci va beaucoup m’occuper, donc le repos ce n’est pas pour tout de suite.