Tétraplégique, l’ex-rugbyman Tony Moggio va nager dans le golfe de Saint-Tropez
Avec pour objectif une prochaine traversée de 4 km entre Saint-Tropez et Sainte-Maxime le 14 juin 2019, Tony Moggio suit un entraînement intensif à l’aide de ses seuls biceps. L’ancien rugbyman, lourdement handicapé, était hier dans le bassin de la piscine Léo Lagrange à Toulouse pour cinq heures de brasses. Vêtu d’une combinaison de plongée, il est allongé sur une embarcation flottante et effectue des longueurs vaillamment. Accompagné de sa famille, dont son épouse Marie et sa maman, Dominique, on sent chez ce sportif une farouche envie de vivre. «Dans cette piscine, il fait un entraînement par semaine de cinq heures, toutes les six semaines, explique Marie, la Ville de Toulouse lui a aménagé un créneau horaire.» Il est aussi suivi en coaching de boxe et par son ami, et coach, Christophe Vidoni.
C’est un entraînement exigeant et dur que suit avec rigueur l’ex-rugbyman devenu tétraplégique lors d’un accident de rugby le 7 février 2010. «Ce jour-là, j’ai tout perdu, se souvient-il. J’avais 24 ans et j’aurai dû mourir. Mais la chance était près de moi malgré tout».
Tony Moggio est une personnalité attachante et chaleureuse, doublée d’un mental d’acier. «Tony est un compétiteur, avoue sa maman, fièrement. Il est fait pour se battre. Il a un effet tonifiant sur les autres. Huit ans après l’accident, le sport lui a manqué.» A l’époque il s’interroge sur quel sport pratiquer : «J’étais handicapé il fallait réfléchir, relate-t-il. Et puis un jour, dans ma piscine, j’ai nagé et d’emblée je me suis senti mieux. Dans l’eau, j’ai un sentiment de liberté, je me sens bien. Nager me fait oublier le handicap». Il poursuit : «Je nage pour montrer aussi que même en situation de handicap, on est capable de se dépasser, d’aller au-delà de soi. C’est un peu un message d’espoir. Relever le défi parce que la vie continue. Différemment mais elle continue».