Le Toulousain Tony Moggio, tétraplégique, va descendre le plus grand hors-piste du monde dans les Alpes
Après avoir traversé à la nage le golfe de Saint-Tropez, l’ex-rugbyman toulousain Tony Moggio, devenu tétraplégique suite à un accident, va descendre la célèbre Vallée Blanche à Chamonix dans les Alpes. Départ prévu le 9 mars.
Départ prévu le 9 mars prochain, si les conditions météo sont favorables. Tony Moggio se lance un nouveau défi, et pas des moindres. L’ancien joueur de rugby toulousain, devenu tétraplégique en 2010 suite à un accident de mêlée, va descendre en tandem ski la Vallée Blanche à Chamonix, le plus grand hors-piste du monde au départ de l’Aiguille du Midi, à 4.000 mètres d’altitude. Après la traversée du golfe de Saint-Tropez en 2019, il raconte son nouveau défi sur France Bleu Occitanie.
Parlez-nous de ce nouveau défi Tony !
Je me prépare depuis septembre dernier à affronter la Vallée Blanche, hors-piste qui est le plus prestigieux au monde. Il fait 24 kilomètres de distance et ça va durer entre cinq et six heures. Affronter le froid, quand on est tétraplégique, c’est quelque chose de très dur. L’altitude aussi est compliquée parce que je n’ai que 50% de capacités respiratoires, c’est comme si j’allais là-haut avec un seul poumon. Il y a les secousses de la descente aussi, on n’aime pas trop être secoué donc c’est une première, et je suis fier de pouvoir montrer le chemin et montrer que la montagne est accessible.
Certains sur les réseaux sociaux vous on dit que ça n’était pas vraiment un défi sportif en étant assis ?
Oui, c’est ça, on m’a dit que ça n’était pas vraiment un défi sportif. Mais si ! Il y a l’altitude, il faut faire attention à mes points d’appui, à la respiration. Je ne vais pas me considérer comme quelqu’un d’inactif, au contraire. Comme en moto, je vais suivre le mouvement. C’est un moniteur de l’ESF (École du ski français) de Chamonix qui va piloter.
« C’est comme si j’allais là-haut avec un seul poumon. »
Vous aurez aussi une assistance médicale ?
Tout à fait. Il y aura mon père et un de mes amis qui ont l’habitude de me sonder, de faire pipi comme on dit. Ils vont aussi changer mes points d’appui pour arriver en bonne santé. Faire la Vallée Blanche c’est un défi, arriver en bonne santé, ça l’est aussi.
Vous faites ça pourquoi, pour qui ?
Pour mon premier défi, je voulais dire qu’on est capable de faire du sport différemment. Là, le message que j’ai envie de véhiculer, quand on est accidenté de la vie ou malade, c’est d’avoir la confiance en soi et la confiance en l’autre. En l’occurrence pour moi, ce sera avoir confiance en mon moniteur quand il prendra les trajectoires.
Pourquoi un défi dans les Alpes et pas dans nos Pyrénées ?!
Peut-être la prochaine étape ! Là, c’est parti d’un tournage à Chamonix pour montrer que l’handi-ski était accessible. Nous avons rebondi sur les Alpes mais les Pyrénées sont derrière mon oreille, un prochain défi pourquoi pas.
On va pouvoir suite votre descente en temps réel sur les réseaux sociaux ?
Oui, en espérant ne pas perdre le téléphone dans la descente ! J’ai pas trouvé le community manager qui sache très bien skier donc je vais gérer ça avec un ami.
Hasard du calendrier, les Jeux paralympiques démarrent aujourd’hui. Que faudrait-il faire, selon vous, pour qu’un jour ces Jeux aient la même notoriété que ceux des valides ?
Qu’on les mette déjà un peu plus en avant à la télévision, même si je sais que beaucoup de travail a déjà été fait. Ce qui me chagrine, c’est qu’on est toujours obligés de mettre « handi » devant chaque discipline, au lieu de dire olympiques ou dit paralympiques donc ce serait bien de supprimer ça.