Haute-Savoie/Grand Genève – Pour symboliser la confiance en soi, l’ancien rugbyman Tony Moggio va descendre la Vallée Blanche
Le défi s’annonce de taille pour celui qui est vu comme » l’homme des défis sportifs « . Après avoir traversé le Golfe de Saint-Tropez à la force de ses bras en seulement 3 h 05, sous le parrainage de Florent Manaudou, Tony Moggio, ancien rugbyman tétraplégique depuis un accident vécu au cours d’un match, s’apprête à descendre la Vallée Blanche. La genèse de ce défi fou remonte au « monde d’avant« , en février 2020. Il se concrétisera le mardi 8 mars prochain.
» L’idée de ce défi est venue lors d’un tournage handiski à Chamonix en 2020, explique l’ancien talonneur de Castelginest. J’ai demandé à un moniteur s’il y avait quelque chose de sympa à faire comme défi sportif sur le coin. Il m’a dit la Vallée Blanche. Je lui ai répondu du tac au tac à l’année prochaine. » Malheureusement : la crise sanitaire aura retardé l’exécution de cette descente de plusieurs mois.
Depuis la mi-septembre, il a entamé une préparation très sérieuse car le défi, en raison de son handicap demandera beaucoup à son corps. » Je n’ai que 53 % de capacité respiratoire. C’est comme si vous montiez à 3 800 m d’altitude avec un seul poumon. Par ailleurs, le froid et les secousses ne vont pas arranger les choses.« Tony Moggio ne descendra pas seul : il sera accompagné d’un moniteur et le PGHM (Peloton de Gendarmerie de haute montagne) suivra la situation régulièrement. » Je dois donc travailler également l’endurance pour être synchronisé avec mon tandem. Et c’est compliqué quand on est tétraplégique. Depuis que j’ai fait le défi à Saint-Tropez, les gens pensent que je suis une force de la nature mais la descente de la vallée blanche sera beaucoup plus physique, voire compliquée. «
Un pont entre deux mondes
Depuis six mois, celui qui est également conférencier a enchaîné les séances de piscine, de boxe et de renforcement musculaire pour préparer son corps. » La préparation est presque la même que celle de la traversée du golfe. La piscine me permet de travailler le cardio et je nage des longueurs sans respirer pour travailler habituer mon corps à l’altitude, lorsque je serai en hypoxie. » La descente de 24 kilomètres devrait s’attendre sur une durée de 4 à 6h. Parmi les lieux que l’ancien sportif verra pendant sa descente : le glacier du Géant et la Mer de Glace et les séracs. Dans ce défi, aussi physique que mental, l’ancien rugbyman n’en oublie pas les valeurs du monde de l’ovalie : « le rugby est une grande famille et ce n’est pas un vain mot vu le soutien que j’ai reçu dans mes défis ou mes activités. » À Chamonix, il sera question de confiance en l’autre, une valeur qui lui est chère et qui l’est aussi pour le monde de l’ovalie. » Le précédent défi était plus axé sur l’idée de tout est possible, tout est faisable. Ici, c’est axé plus sur la confiance. Vous savez quand il vous arrive quelque chose comme je l’ai vécu ou un autre accident, on a tendance à manquer de confiance en soi ou en l’autre. Je fais ce défi pour porter ce message de confiance et je dédie cette aventure à mon fils. » Un challenge qui fera sens au moment de grimper sur « la très étroite » Aiguille du Midi. » Pour l’instant, je me consacre à 200 % à ce défi sans regarder ce que je ferai par la suite. » La réalisation du défi sera à suivre le jour J sur les réseaux sociaux de l’ancien rugbyman.